"C'est clair, j'irai jusqu'au bout de moi-même. C'est sûr et certain. Je veux la victoire".Et Il tiendra parole !
Pas le temps d'ailleurs de tergiverser.
Les émotions s'enchaînent aux côtés de Michel Sardou. Le parrain de cette Star Ac' 4 interprète La Rivière De Notre Enfance avec Grégory. On sait combien il est sensible à notre candidat depuis le tout premier prime, en passant par une invitation sur les planches de l'Olympia.
Les gestes et les regards échangés sont empreints d'une affection toute particulière. Le vieux lion qui convoie le jeune loup vers la lumière de la scène... On s'abreuve de chaque instant. Mais attention, surtout, ne pas laisser filer un détail mais ne pas en oublier le vote. On envoie 1.
Puis, court répit pour Lucie et Greg le temps d'un New-York New-York revisité par les professeurs, dans un esprit cabaret conçu par Kamel Ouali.
Et puis retour à la compétition. Chanter.
Lucie pour entamer le couplet. Grégory, de sa voix la plus grave à la note haute.
Tout proches l'un de l'autre, par le corps et l'âme. Ils puisent sans doute réciproquement en eux un peu de sérénité dans l'effervescence de la soirée. Ne pas se laisser griser par l'enjeu. Maîtriser sa voix, ses émotions jusqu'au bout. La douceur de leurs sourires ne trahit pas leurs intentions.
Et puis, cet instant bien précis où Grégory semble s'adresser directement à son public sur ces mots : "Je ne sais faire que chanter".
Tu chantes, Greg, et bien au-delà. Tu nous entraînes dans un tourbillon de sensations frémissantes et vertigineuses.
Des mots de Matthieu Gonet et Jasmine Roy :
"Tes silences sont éloquents".
Mais le silence n'est pas à l'honneur ce soir. Les prestations s'enchaînent sur un rythme effréné.
Il est prêt. Au centre de la scène.
On ne le sait pas encore mais l'instant qui va suivre atteindra le zénith de son talent. L'orchestre philharmonique donne la note. Et dès la première image, on sent Grégory très présent. Il y a pourtant là un quelque chose de différent dans son regard.
Droit. Immobile. Sans artifice. Il lâche un mot après l'autre. Le ton est parfois dramatique, parfois ironique. Il fige le temps.
Le public est silencieux. La caméra renvoie derrière l'écran une image qui nous laisse aussi sans voix.
Hallucinés. Subjugués. Submergés. Nos sentiments atteignent leur paroxysme. Unanimement.
Grégory ne force pas son talent. Il laisse échapper sa grâce, sa rage, la douleur des mots qu'Il interprète. Le texte est fort de sens. Mais son jeune âge n'occulte en rien l'intensité de son exégèse.
Les lumières du plateau forment un halo autour de Lui. Le cameraman l'a bien compris. Nous assistons à une extraordinaire performance. Le tableau est presque irréel. Il cadre son appareil sur le visage de Greg qui ne lâche pas un seul instant l'objectif des yeux.
Il est magistral. Il nous emporte dans la tourmente du parolier.
L'élève Grégory a très vite cédé sa place à un Artiste unique. Il a réinventé la chanson. Ce soir, Grégory a atteint une nouvelle fois le firmament. C'est "l'illusion céleste de facilité" évoquée par Oscar Sisto.
Le signe d'un salut, le poing rageur jusqu'à ce "Rien" empli de fureur et de détermination en point final.
Dans les travées, le public a saisi sa chance inouïe d'avoir vécu un instant hors du temps. Une salve d'applaudissements vient interrompre un silence assourdissant.
1. On tape 1. La victoire ne peut Lui échapper.
Après cette performance sublimissime, les prestations suivantes auront un ton plus léger.
Léger comme la neige qui recouvre la scène. Sapins, hottes, robes rouges, ... un décor de Noël pour reprendre le titre mythique de Tino Rossi. Lucie, Grégory et le ténor lyrique Roberto Alagna. Des paroles reprises en chœur par le public qui illuminent les yeux des plus jeunes spectateurs.
Une courte pause et Greg entre à nouveau en scène pour accueillir la marraine de sa promotion. Il "donne le La" à Jenifer sur son dernier titre Comme Un Yoyo. Elle première gagnante du concept, Lui très bientôt premier garçon sacré 3 ans plus tard.
Enfin, c'est encore sous les couleurs de Noël que les élèves de la promotion adressent leurs vœux aux finalistes avant d'envahir le plateau sur un remake de J'me Voyais Déjà. Un texte adapté à leur aventure en l'honneur des deux derniers académiciens encore en lice pour le titre suprême.
De l'humour, de l'émotion, de l'amitié qui dessinent un sourire sur les visages de Greg et Lucie, avant de regagner la scène pour un ultime duel.
My Heart Will Go On nous plonge déjà dans la nostalgie du Château qui s'éteint, un coup de "blues" comme dira Grégory en interview.
Mais pour l'heure, on se délecte. Jusqu'à la dernière note. On chavire avec Lui. On s'enivre de sa passion de chanter.
On vote. Comme pour se rassurer.
On vote encore. Le temps presse.
Ce sont là les derniers. Suffiront-ils ?
Éreintés, Lucie et Grégory mènent le bal jusqu'au tomber de rideau. Ils sont entourés sur le plateau de leurs camarades. Il y a tant de douceur, une sensibilité à fleur de peau lorsqu'ils s'étreignent pudiquement.
Et soudain leur visage se fige, comme si l'enjeu de la Finale resurgissait dans leur esprit après leurs performances artistiques.
Greg ne peut dissimuler la tension et la fatigue. L'attente du verdict paraît interminable. Il semble chercher des yeux soutien et réconfort auprès de ses parents et de sa petite sœur qui le supportent dans le public.
On croise les doigts. On retient notre souffle... jusqu'à la délivrance.
"La Star Academy 4 a été remportée par... GRÉGORY !!!
Grégory remporte la Star Academy à l'issue de quatre mois de travail. Grégory dans l'arène. Grégory debout. Grégory en larmes dans les bras de Lucie. Grégory devant des millions de téléspectateurs. Grégory qui lâche. Et Grégory dont on est tous fiers ce soir.
Vivre pour le meilleur !"
Grégory a t-Il seulement entendu un mot de Nikos Aliagas ?
Il est envahi d'une émotion immense, à la hauteur de ses efforts et de son exploit. Son visage est métamorphosé. Il crie. Épuisé.
On suppose à peine ses sentiments. On lit sur ses lèvres un "Je vous aime" destiné aux siens.
Il nous émeut aux larmes avant de recevoir son trophée. Il a recueilli 80% des votes. Un formidable plébiscite.
Il remercie. Il a des mercis plein la tête. Ces derniers mots à cet instant relèvent un sens tout particulier aujourd'hui.
"MERCI LA VIE !"